Quel est un montant « sécuritaire » de temps avec un écran ? Une réponse en deux parties à considérer
Ceci est la première partie d'une nouvelle série par les membres de l'équipe Beauceron qui parlent des enjeux de la vie numérique et de la cybersécurité à partir de leurs expériences personnelles.
Stéphanie Bringloe
Élever des enfants dans un monde qui dépend des écrans est un exercice d'équilibre difficile.
Les parents veulent préparer leurs enfants pour ce monde, mais ils ne veulent pas les laisser se zombifier devant leurs écrans. En tant que parent de deux jeunes enfants, j'ai définitivement ressenti cette lutte.
Les recherches et les données sur le sujet encouragent les parents à utiliser une stratégie de minuterie du temps passé devant un écran ; je proposerais que ce n'est qu'une partie d'une bonne stratégie.
D'innombrables articles vont expliquer que, par exemple, les enfants qui passent plus d’une heure devant un écran au quotidien sont plus susceptibles d'être vulnérables dans les cinq domaines de la santé développementale, et qu'une exposition prolongée à de grandes quantités de temps avec un écran est un facteur de risque prouvé pour les problèmes émotionnels et comportementaux.
Les organisations gouvernementales et les associations utilisent ces recherches pour faire des recommandations faciles à suivre sur leurs sites web. Par exemple, l'Institut national de la santé des États-Unis, l'Agence de la santé publique du Canada, l'Association américaine de psychologie, l'Association canadienne de psychologie et la Société canadienne de pédiatrie recommandent toutes des versions de lignes directrices similaires: pas de temps devant un écran avant l'âge de 2 ans, moins d'une heure par jour avant 5 ans, et moins de 2 heures de temps devant un écran par jour avant l'âge de 9 ans.
Cependant, toutes ces recherches et ces conseils se concentrent uniquement sur le temps passé devant les écrans alors que je suggèrerais qu'il y a un autre aspect à considérer lors de l'élaboration d'une stratégie de gestion du temps d'écran dans n'importe quel foyer: la manière intentionnelle dont nous en parlons.
Pour illustrer cela, je vous présente ma propre étude à considérer ; appelons-la « l'expérience de la journée paresseuse. »
Notre famille avait l'habitude d'avoir ce que nous appelons des « journées paresseuses. » Lors des journées paresseuses, les règles qui régissaient habituellement le temps avec les écrans chez nous étaient levées et nous nous laissions distraire par les films, séries, et jeux – tout cela sans limites. Pendant ces jours-là, nous avons rapidement commencé à récolter nos propres données sur les effets d'une exposition aux d'écran illimité ; cela nous rend tous – y compris les parents – incontestablement grincheux.
Après une journée paresseuse ce printemps, mon partenaire et moi avons décidé d'en parler ouvertement avec nos enfants. Nous avons été honnêtes sur nos propres lacunes lors de ces jours, et les enfants ont admis que les journées paresseuses les rendaient « un peu méchants. » Aucun de nous ne pouvait nier le coût des écrans illimité. Cela se ressent, même chez les enfants. Donc, nous avons décidé, en famille, de modifier les règles des journées paresseuses.
Les journées paresseuses ont toujours lieu, mais avec des restrictions nouvelles et convenues. Chaque demi-heure de temps devant un écran est suivie de deux choses : une demi-heure de temps extérieur et, surtout, un moment d’introspection. "Comment nous sentons-nous ? Commences-tu à te sentir irrité un peu trop vite ? Non ? D'accord, continuons alors !"
Les recherches et les directives disponibles encouragent les parents a tenir compte du temps passé devant les écrans, mais je soutiendrais que ce n'est qu'une partie d'une bonne stratégie.
Combiner ces lignes directrices avec une conversation ouverte et honnête sur le temps que l’on passe devant nos écrans est ce qui a le plus aidé ma famille. Être capable de vérifier intérieurement et de remarquer nos sentiments lors de l'interaction avec la technologie est crucial pour rester en sécurité tout en l'utilisant.
Modéliser ce comportement sera clé ; être honnête sur ce que les écran fait à nous-mêmes encourage nos enfants à ressentir moins de honte à propos de ce que cela leur fait à eux – ce qui leur permet à leurs tour d'en tirer des apprentissages importants.